Burn-out ! Ce trouble cache une souffrance qui conduit à déposer les armes … Normalement réservé à la sphère professionnelle, le burn-out s'applique désormais aux parents et surtout aux mères de famille débordés par la charge de travail.
Ce syndrome d'épuisement toucherait 3,2 millions de Français (12, 6 % des actifs). Il a été défini dans les années 1970 par le Dr Herbert Freudenberger, psychiatre américain qui a recensé douze étapes conduisant au "trop plein". Exigences envers soi excessives, méconnaissance de ses propres besoins, difficulté à faire face aux tensions, régression des valeurs, déni des problèmes, retrait, changements dans le comportement, dépersonnalisation, vide intérieur, dépression, puis syndrome d'épuisement professionnel. Le burn-out signifie littéralement brûler de l'intérieur, se griller ...
Des efforts intenses pour une faible reconnaissance professionnelle
Le burn-out est le résultat d'un processus qui comprend une exposition à une situation de travail exigeante mentalement avec des sollicitations épuisantes et des frustrations, un stress et une désadaptation. Il présente une gravité qui peut justifier une incapacité permanente professionnelle. Les professions les plus touchées sont les agriculteurs, les artisans, les commerçants, les chefs d'entreprise et les cadres supérieurs travaillant sous une pression permanente et dans un contexte de plus en plus exigeant.
Les personnes à risque présentent la particularité d'être responsables, très engagées dans leur travail et méticuleuses. "Elles se jettent de toutes leurs forces dans ce qu'elles entreprennent et attendent que leurs efforts soient récompensés", explique le Dr Herbert Freudenberger, à l'origine du questionnaire du stress du même nom. Elles n'ont pas le temps de s'arrêter ou de prendre des vacances !
D'abord une phase d'épuisement
Ce syndrome d'épuisement physique et émotionnel trouve son origine dans un surcroît de travail de telle sorte que la personne surutilise ses ressources internes et dépasse ses capacités de récupération. Elle passe de plus en plus de temps au travail, alors que, très fatiguée, elle devrait s'arrêter pour souffler.
Sur le plan biologique, on constate d'abord une baisse sensible des catécholamines : dopamine et noradrénaline. Si la sérotonine tient, l'organisme arrive à s'adapter. Mais dès que son taux s'effondre également, c'est le burn-out. L'axe hypophysaire-surrénalien est également impacté avec un effondrement du cortisol, de la DHEA et de la mélatonine.
Des conséquences importantes
Le burn-out se manifeste principalement par des problèmes métaboliques (hypertension et hyper-insulinorésistance), une fragilité du système immunitaire entraînant un risque plus fréquent d'infections de la sphère ORL , de maladies auto-immunes et des troubles cognitifs (perte de mémoire et manque de concentration). Ce stress mal géré peut conduire à une inflammation de bas grade (ou de bas bruit), à l'origine de la plupart des maladies d'inflammation chronique. La personne se déprécie et peut avoir honte de sa fragilité. Isolée car n'étant plus en capacité de communiquer avec l'extérieur, elle peut souffrir d'une grave dépression.
Le stress au travail est responsable d'une augmentation des risques d'infarctus chez les femmes. Source : Neurology octobre 2015.
Etes-vous concerné ?
L'échelle de Holmes-Rahe mise au point en 1967 permet de définir le niveau de stress suite à des changements de vie : décès du conjoint, divorce, perte de salaire, maladie, mais aussi mariage, départ en vacances ou fêtes de fin d'année.
Des signes témoignent du passage d'un stress chronique au burn-out : asthénie, irritabilité, addictions, nervosité, compulsions alimentaires, troubles du sommeil … Attention aussi à l'insatisfaction au travail, la fatigue chronique, les addictions à l'alcool, au jeu, au sport …
Une action globale
En plus des traitements que votre médecin vous proposera, une réforme alimentaire doit être envisagée, complétée par des micronutriments utiles au bon fonctionnement des neurotransmetteurs (dopamine, noradrénaline, sérotonine, mélatonine et GABA). Les plantes adaptogènes seront vos alliées : rhodiole, éleuthérocoque, schizandra, ashwagandha, ginseng … mais sur recommandations d'un pharmacien ou d'un thérapeute, pour éviter les effets indésirables et les contre-indications. L'exercice physique est recommandé, de même que les techniques de relaxation : cohérence cardiaque, méditation, luminothérapie, massages … Une démarche globale est nécessaire sur le long terme.
Sources : Burn-out : le détecter et le prévenir. Catherine Vasey. Editions Jouvence. 2012. Du stress chronique au burn-out, comprendre les différents stades pour apporter les solutions : conférence du Dr Ludovic Rondini, février 2015. Echelle de Holmes-Rahe : fr.actsweb.org/testdestress.php