C'est l'art d'utiliser les plantes pour leurs propriétés thérapeutiques. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 80 % de la population mondiale a recours aux plantes médicinales pour se soigner. C'est parfois même la seule thérapie dont les malades disposent.
63 % des Français font confiance à la phytothérapie et 45 % ont recours régulièrement à cette médecine naturelle (Observatoire sociétal du médicament 2011).
Il existe près de 400 000 espèces végétales dans le monde et 800 000 avec les sous-espèces. Seules 9 500 sont connues pour leurs propriétés médicinales. Près de 170 000 molécules ont été répertoriées pour leurs principes actifs. Sont utilisées les fleurs, les pétales, les feuilles, les racines, les radicelles, l'aubier, les graines et les bourgeons.
Près de 70 % de notre pharmacopée est issue du monde végétal. Cela veut dire que les plantes sont de précieuses alliées. Mais le recours aux plantes médicinales n'est pas sans danger précisément en raison de leurs principes actifs, parfois très puissants.
En 1986, le ministère de la Santé a reconnu la phytothérapie comme une médecine à part entière.
546 plantes médicinales sont inscrites à la pharmacopée française. Cela veut dire qu'elles ne peuvent être vendues que par des pharmaciens, à l'exception de 148 espèces libérées et donc vendues au sein de commerces, mais conditionnées en l'état (c'est-à-dire non transformées). Liste des plantes libérées : www.syndicat-simples.org
La nature éducatrice
Les écrits les plus anciens décrivent le recours aux plantes il y a 60 000 ans. Le papyrus d'Ebers (3 000 ans avant J.C.) présente plus de 850 plantes médicinales.
Au Tibet, la plante emblématique de la guérison est l'aroua, représentée dans la main du Bouddha de la médecine. La Chine classe les plantes selon leurs propriétés : herbes royales pour conserver la force vitale (panax ginseng, gingembre, réglisse ...), ministres pour soigner les maladies (angélique, scrofulaire ...) et assistants et serviteurs pour transporter les substances actives vers les organes en demande.
Dioscorides, médecin grec (40 à 90 ans après J.C.), recensa les plantes en cinq volumes au sein de "De materia Medica".
Dans les sociétés occidentales, les plantes ont eu longtemps un pouvoir magique permettant de chasser les mauvais esprits et de purifier les lieux. En France, les "simples" étaient gratifiées de remèdes de bonnes femmes, une mauvaise traduction du latin "bona fama" qui signifie "de bonne renommée".
La loi du 11 septembre 1941 a supprimé la reconnaissance de la profession d'herboriste. Face à la demande des consommateurs, un mouvement en faveur de la réintroduction de cette reconnaissance est en cours.
La théorie des signatures, c'est quoi ?
La médecine d'autrefois reposait sur l'observation. C'est ainsi que les plantes devaient soigner les organes de forme identique. Ce raisonnement basé sur le principe de l'analogie s'appelle la théorie des signatures : similia similibus curantur (les semblables soignent les semblables). Cette pensée a été développée par Paracelse (1493-1541) dans son "Traité des signatures". On utilisait ainsi les fleurs jaunes de la chelidoine dans les troubles de la digestion pour leur ressemblance avec la couleur de la bile.
Les formes galéniques à notre disposition
La plante comprend un grand nombre de molécules qui agissent en synergie. On parle du totum qui regroupe toutes les substances actives, contrairement au médicament qui isole les molécules thérapeutiques. On donnera l'exemple de l'artichaut qui comprend quatre molécules peu actives si elles sont prises isolément, mais dont les effets pharmacologiques sont importants si on les ingère ensemble.
La présentation la plus intéressante est donc celle qui offre à l'organisme l'intégralité de la plante par une action constante. La forme galénique qui répond le mieux à ce critère est la plante fraîche. Galien, médecin grec du 2e siècle après Jésus Christ, est à l'origine de cette science de la mise en forme des médicaments.
Pendant longtemps, les plantes étaient utilisées principalement en tisanes ou en décoctions. Mais ce mode de préparation fait perdre une partie des principes actifs de la plante, par la chaleur. Les suspensions intégrales de plantes fraîches (SIPF) et les extraits de plantes fraîches standardisées (EPS) permettent de conserver les principes actifs.
Contre-indications : Les femmes enceintes ou allaitantes et les enfants ne doivent pas prendre de plantes sans l'avis d'un médecin ou d'un pharmacien. Pour éviter toute toxicité et une interaction avec des médicaments, demandez conseil également.
Sylvie SIMONNET - Naturopathe formée en phytothérapie clinique individuelle auprès de l'Institut européen des substances végétales : www.iesv.fr Pour prendre un RV : 06 07 26 11 07