Il a suffi d'une émission de télévision diffusée à une heure de grande écoute pour que le régime paléo devienne LE régime "tendance". Est-ce pour autant le régime santé ?
Le principe du Paléo est simple. Comme notre ADN n'a pas évolué depuis le Paléolithique, nous devrions manger à la manière de nos ancêtres chasseurs-cueilleurs et éliminer tout ce qui est apparu au Néolithique, lorsque l'homme s'est sédentarisé. Car depuis l'homme des cavernes, notre alimentation a radicalement changé ! Une divergence de plus de 90 % en seulement une quarantaine d'années ! Exit les produits industriels, les produits laitiers, les céréales, les légumineuses, le sucre et le sel. A nous les produits issus de la cueillette et de la chasse, si celle-ci est bonne !
Retour sur la terre de nos ancêtres
Du Paléolithique moyen (soit 130 000 à 35 000 ans avant notre ère) au Paléolithique supérieur (8 000 ans), l'homme vivait des produits de la chasse, de la cueillette et de la pêche, suivant le climat auquel il était exposé. Il consommait des plantes, des tubercules, des baies, des petits fruits, des racines et de la viande et des poissons riches en Oméga-3 quand le produit de la chasse et de la pêche était bon.
Pour adapter ce mode alimentaire à notre société, un régime paléo a vu le jour, sous la forme d'un parcours qui permet à l'organisme de renouer progressivement avec ses origines. Comme l'explique le Dr Olivier Coudron, professeur associé à la Faculté de médecine de Dijon, directeur de l'institut SIIN, ce modèle est sain, dans la mesure où il privilégie les protéines végétales, les Oméga-3 issus de viande d'animaux élevés dans les pâturages, les légumes, les fruits, les tubercules et racines, les noix et le poisson. Il exclue les sucres raffinés sources de calories vides.
Pour quels résultats ?
Des preuves scientifiques mettent en avant une amélioration dans le reflux gastro-oesophagien et le syndrome du colon irritable. Ce régime participerait à la perte de poids et à la réduction de manière durable des graisses stockées dans le foie, pouvant conduire à la stéatose hépatique non alcoolique. Il améliorerait la sensibilité à l'insuline et le taux de triglycérides circulants, rétablirait la pression artérielle chez les personnes souffrant d'hypertension. En clair, notre génome serait idéalement adapté pour recevoir l'alimentation de nos ancêtres de la Préhistoire ! Mais attention à la qualité de la viande consommée : celle du Paléolithique était naturemment riche en Oméga-3, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Et un régime hyperprotéiné non compensé par suffisamment de légumes et de fruits basifiants est propice à l'acidification de l'organisme !
Remis au goût du jour, en 1985, par le Dr Eaton, le régime paléo doit reposer sur la qualité nutritionnelle.Pas de produits raffinés ni de viandes issues d'élevages intensifs ! Il comprend des fruits et des légumes non transformés, des viandes maigres, des poissons et des fruits de mer, des œufs, toutes sortes de noix, des graines à moudre, un peu de fruits secs et du miel et de l'huile d'olive. Le chocolat et le vin rouge, non "paléo", complètent le menu.
Comme tout régime, il peut s'avérer monotone au bout d'un certain temps et conduire ceux qui le pratiquent à renouer brusquement avec leurs anciennes (et mauvaises) habitudes alimentaires ...
Info +
Comparaison entre les diètes alimentaires
Diète paléo :
37 % de protéines (de 500 à 800 g par jour), 41 % de glucides, 22 à 40 % de lipides (essentiellement des Oméga-3), rapport potassium/sodium : 1,4/1 et 100 g de fibres
Diète moderne :
12 à 18 % de protéines, 46 % de glucides avec essentiellement des glucides à index glycémique élevé, 40 % de lipides avec essentiellement des Oméga-6 et peu d'Oméga-3, rapport potassium-sodium 1/2 (recommandations de l'OMS : 1/1) et seulement 15 à 20 g de fibres
Sources : www.lanutrition.fr
Je me mets au paléo. Aglaé Jacob. Editions Thierry Souccar